Un accompagnement raté sur un blocage en maths

Publié le 16/05/2023

Aujourd’hui je vais vous présenter un de mes « échecs » dans l’accompagnement en Maths Sans Stress.

Lors de l’entretien préliminaire

C’est l’histoire de Noémie, élève de première spécialité maths. Lors de l’entretien préliminaire, en visio et en présence de sa mère, j’observe chez elle du stress, de la colère, du découragement. « Je travaille énormément et ça ne marche pas, ça ne marchera jamais ». Je lui explique ce qu’on pourrait faire ensemble, et c’est un festival de « oui mais ». Au passage, je ressors de cet entretien hyper stressée, comme quoi les émotions passent, même en visio.
Je pose bien comme préalable à notre travail que j’ai besoin qu’elle me fasse confiance et qu’elle soit prête à tester de nouvelles façons de faire. Je pense en mon for intérieur que ce n’est pas le cas et qu’elle ne va pas vouloir travailler avec moi. Ca m’arrive souvent de conclure à la fin de l’entretien préliminaire, mais là, je lui dis de bien réfléchir, de prendre le temps et de me recontacter si elle souhaite.
Fin de l’histoire. J’étais persuadée qu’elle ne reviendrait pas vers moi.

A ma grande surprise, trois semaines plus tard, elle me recontacte pour travailler avec moi.

Une première séance laborieuse

Je comprends assez vite qu’elle a une idée erronée de ce que sont les mathématiques. Pour elle, il faut appliquer des procédures, aller vite, apprendre le plus de choses par cœur et faire le maximum d’exercices afin de pouvoir faire face à toutes les situations. Et bien sûr ça ne marche pas. Ce que je comprends, c’est que les maths la stressent tellement qu’elle veut s’en débarrasser en allant le plus vite possible. Elle oublie tout au fur et à mesure. Elle ne fait aucun lien entre les différentes notions. Sa première réaction face à n’importe quelle question est « je ne sais pas ».

Je lui propose de s’entrainer en calcul. « A quoi ça va me servir » ? On fait un exercice, dont la réponse est 18/2, elle me dit ne pas savoir diviser 18 par 2, ne rien comprendre aux fractions. Je lui réexplique et à la fin elle me dit, « oui mais j’avais compris, je ne pense pas à m’en servir c’est tout ».

A la fin de la première séance, je lui propose de se poser la question « qu’est-ce que c’est », face à une notion mathématique et de chercher une réponse dans son cours. Voir ce que les définitions lui apportent.
Elle me dit connaître par cœur son cours mais ne pas savoir l’utiliser.

Le deuxième séance sur le même mode

Au début de la deuxième séance, elle me dit qu’elle est désespérée avec les maths. Elle a encore raté son évaluation. On reprend un exercice de produit scalaire, pour voir « comment on réfléchit », et comment utiliser son cours. Mais elle n’est pas convaincue. Elle dit qu’elle n’y arrivera jamais.

Mon diagnostic est qu’elle manque de recul ou de hauteur, mais n’envisage pas de changer de point de vue. Elle est tellement insécurisée que changer la mettrait trop en danger. C’est comme si prendre le temps de réfléchir , avec les incertitudes que cela comporte, les retours en arrière, les « j’essaye mais ça ne marche pas, on va changer de stratégie », etc. lui faisait peur – ou bien elle pense que ça ne sert à rien. Elle veut des preuves que si elle change de, méthode ça va marcher, mais à part lui parler de ma longue expérience et lui proposer de tester par elle-même, je ne sais pas quoi dire de plus, et visiblement ça ne suffit pas.

Elle décide de mettre fin aux séances (ce qui au passage me soulage également).

Conclusion

Je n’ai pas réussi à établir une relation de confiance avec elle. Je me demande encore ce que j’aurais pu faire différemment, et/ou si j’aurais dû refuser l’accompagnement dès le départ. Peut-être également que l’accompagnement a permis de semer de petites graines, qui ne se développeront que plus tard.

Voilà, ça se passe comme ça aussi parfois ! Cela permet de se rappeler que l’accompagnement Maths Sans Stress n’est pas une baguette magique. Dépasser les blocages en maths, c’est possible avec l’accompagnement Maths Sans Stress à condition qu’il y ait une réelle volonté de changement.