Agnès Rigny, mathématicienne, auteure et psychopédagogue
Réparer les liens brisés avec les maths
A l’école, je me suis beaucoup ennuyée. J’étais « une bonne élève », principalement pour ne pas avoir d’ennui avec mes parents, avec les profs, mais ce que je faisais n’avait pas de sens. En première, j’ai eu une révélation : j’ai découvert la psychanalyse grâce à un professeur de français.
J’avais trouvé ma voie ! Je voulais devenir psychologue, pour rendre les gens plus heureux. Problème : mes parents s’y sont littéralement opposés… Je suis donc allée faire des maths en classe prépa, avec l’objectif d’intégrer Normale Sup, pour gagner ma vie rapidement. Ce qui fut fait. À 19 ans, j’étais libre et indépendante. Indépendante de mes parents, mais pas de mon employeur…
De l’enseignement à l’accompagnement personnalisé
Je ne vais pas cracher dans la soupe, j’ai eu une super carrière de prof, j’ai enseigné 20 ans en classe prépa, c’était intéressant, gratifiant, et compatible avec la vie de famille. Mais dans ma tête, dans mon cœur, j’avais une petite voix qui me murmurait que je n’étais pas à ma place…
On devient souvent prof parce qu’on aime une matière, et qu’on veut la transmettre (ou qu’on ne sait pas quoi faire d’autre de cette matière). Même si je n’étais pas passionnée par les maths, j’aimais bien. Au début de ma carrière, le plus important pour moi était de présenter correctement mon cours, de bien faire les démonstrations, les exercices. Mais peu à peu, ce qui est devenu le plus important, c’était les élèves, chaque élève. J’avais le désir de faire réussir chacun de mes élèves.
Et là, les frustrations ont commencé. En classe prépa c’est difficile de s’intéresser à chaque élève, de répondre à ses questions, de l’amener au maximum de son potentiel. Il y a le programme à respecter, et 48 élèves dans la classe ! Je voyais bien que certains d’entre eux étaient bloqués, avaient perdu confiance, et que leur faire faire plus de maths n’était pas la bonne solution. J’avais envie d’agir différemment auprès des élèves, mais je ne savais pas comment.
Puis, un été, sur une plage de Bretagne, j’ai lu « Qui a peur des mathématiques ? », d’Anne Siety. Anne Siety est psychologue, spécialisée dans les difficultés en maths. En refermant le livre, je me suis dit « Voilà ce que j’aurais dû faire… », et soudain, ça s’est transformé en « voilà ce que je vais faire » !
Maths Sans Stress
Le chemin qui m’a amené à la création de Maths Sans Stress n’a pas été un long fleuve tranquille. Pas simple de quitter le statut de fonctionnaire… J’ai dû affronter mes doutes et mes peurs, passer d’une sécurité extérieure à une sécurité intérieure, faire des formations, trouver ma place. En plus, ce changement radical de vie professionnelle s’est accompagné d’un bouleversement de ma vie privée !
Cette crise est derrière moi, et tout ce chemin accompli m’a rendu plus forte, plus épanouie, pleine d’énergie. J’exerce un métier qui a du sens pour moi et mes activités d’accompagnement -en maths, en psychopédagogie, en coaching- me passionnent.
Ce qui me fait vibrer, c’est accompagner un bout de chemin les personnes vers leur plein potentiel, les aider à dépasser leurs peurs et leurs blocages, afin qu’elles se sentent plus fortes et plus épanouies et qu’elles trouvent leur juste place.
Retrouvez ci-dessous le détail de mes expériences et de mon parcours professionnel :