Voici ci dessous deux poèmes du professeur dijonnais David Tainturier. Le premier est un hommage au géant des mathématiques Archimède, assassiné lors du siège de Syracuse aujourd’hui reconnu comme le plus grand scientifique de l’Antiquité, notamment pour ses travaux autour du nombre Pi. Le second est une poésie géométrique sur le triangle au sens large. On peut aussi comprendre que c’est une forme d’hommage à l’une des figures géométriques les plus présentes dans le développement des grandes civilisations que compte l’humanité. Oui, le triangle fait partie intégrante de notre histoire.
En mémoire d’Archimède
Rêvant à enfermer celui qui m’a fait naître
L’homme qui me fit nombre paya de sa vie
Mort à cause d’un soleil fuyant sa fenêtre
Depuis un long cortège d’ombres me poursuit
Longtemps restreint à mes vertus de géomètre
Régnant sur le cercle, grand magicien du disque
En géométrie, le Penseur me sacra maître
D’autres m’ont transcendé pour de l’arithmétique
Nombres pairs de Zeta, aiguilles de Buffon
De toutes les sciences je suis omnipotent
On m’apprend comme le refrain d’une chanson
Mais demain peut-être je contiendrai le monde
Misérables mortels ! Cherchez-moi doucement
En attendant ce jour je continue ma ronde.
Triangle
Qui ?
Parmi…
Les mystères ?
Toutes les mers ?
A bien mieux que moi
Réussi à égarer les navires ?
De mon angle parfois droit, ou pas
J’ai aidé, aidé les hommes, aidé à bâtir
Sur la terre infinie des dieux grands pharaons
D’immenses tombeaux, tous de pierres et de sable
Dont chaque face éclairée porte désormais mon nom.
Tantôt acutène, tantôt rectangle, isocèle, ou bien équilatéral,
Trois points me définiront, mais le plus souvent simple, scalène.
De mes trois points vitaux dessinés de la main même du génial Euler
Droites et cercles dansent en chœur. Galilée ! Toute la géométrie règne
En mon sein ; moi, nécessaire ! Déséquilibré boiteux rempli de mystères…