Les maths méditent: Le plaisir de faire des mathématiques

Publié le 13/06/2016

Ce matin, je surveillais un examen de probabilités (première année d’école d’ingénieurs). Je regardais les élèves penchés sur leur feuille, soucieux et concentrés.

Dans le même temps, je regardais mes mails sur mon téléphone. J’ai reçu un tweet de Mickaël Launey http://micmaths.com/ (créateur de la chaîne micmaths sur youtube, excellent), à propos d’un certain Robin, sur le plaisir de faire des maths. Bon je n’allais quand même pas regarder la vidéo en surveillant l’examen (il y a des limites à tout), mais par contre j’ai réfléchi sur cette phrase.

Est-ce que les élèves que je surveille en ce moment prennent du plaisir à faire des maths ? Bien sûr que non, me suis-je répondu….(C’est assez sympa de dialoguer avec soi-même…)

C’est peut-être une croyance, sur les quatre-vingt-quatorze élèves de l’amphi, peut-être que certains s’amusaient… (Tiens à propos, est-ce que plaisir et amusement sont vraiment synonymes ?)

Est-ce que les élèves qui viennent me voir dans le cadre de Mathssansstress prennent du plaisir à faire des maths ?  Ce sont plutôt les termes de souffrance, d’anxiété, voire de phobie, qui sont associés -pour eux- aux maths. D’ennui dans le meilleur des cas (« ça ne sert à rien, ça n’a pas de sens »…). Encore que ce soit souvent plus complexe que ça, quand ils comprennent, qu’ils y arrivent, ils sont contents (est-ce du plaisir ?)

Et moi finalement, est-ce que je prends du plaisir à faire des maths ?

Oui…et non.

Non, parce que je ne me lève pas le dimanche matin en me disant « chic, je vais en profiter pour me faire une petite équation avant de déjeuner, ça met en forme ! », parce que quand je fais des maths, c’est-à-dire pour moi chercher un problème, un exercice, un sujet de concours par exemple, ce n’est jamais spontanément, pour rien. C’est avec l’objectif de m’en servir avec mes élèves.

Non parce que je ne lis pas un livre de maths pour mon plaisir, le soir, avant de m’endormir. Je préfère un bon polar islandais par exemple.

Mais quand même… Quand je cherche un exercice suffisamment nouveau et difficile, pour que je fasse travailler mes neurones, mais pas trop quand même pour que j’y comprenne un peu quelque chose, je me prends au jeu (oui, au jeu), et ça m’amuse. Ça m’apporte une grande satisfaction d’y arriver.

Oui, parce que j’aime lire des livres d’histoire des maths, d’histoires de mathématiciens.

Oui, parce que j’aime regarder des vidéos de vulgarisation mathématique.

Oui parce que j’adore voir des fractales représentées par l’ordinateur. C’est un paysage magnifique.

Oui, parce que j’aime les jolis problèmes contre-intuitifs, j’aime les énigmes logiques ou mathématiques.

Oui, parce que j’aime expliquer les maths, j’aime trouver des images, des métaphores, faire des liens entre des objets sans rapport entre eux (a priori).

Puis, finalement, j’ai pu regarder la vidéo de  Robin, j’aime beaucoup sa façon de parler du plaisir des maths, et sa métaphore montagnarde, à laquelle j’adhère totalement. Je vous invite à en faire autant, j’espère que vous y prendrez du plaisir!

La vidéo ici. http://www.podcastscience.fm/dossiers/2016/01/16/psplaisir-robin-le-plaisir-des-maths/